« Festival des AmArou ! » : Pour que l’art et la culture reprennent leurs droits dans le parcours scolaire togolais

Article : « Festival des AmArou ! » :                                 Pour que l’art et la culture reprennent leurs droits dans le parcours scolaire togolais
Crédit: Institut français du Togo
1 juin 2021

« Festival des AmArou ! » : Pour que l’art et la culture reprennent leurs droits dans le parcours scolaire togolais

La toute première édition du « Festival des AmArou ! » s’est déroulée du 25 mai au 1er juin 2021 au Togo. Si la grande partie de l’événement s’est tenue à Lomé, ce festival ambitionne de toucher les autres villes du pays en développant un véritable réseau local autour des écritures théâtrales jeunesse. Cela passera par la promotion du spectacle vivant jeune public dans toute sa diversité et sa spécificité. Rien de tel pour contribuer à l’émergence de l’éducation artistique et culturelle pour tous en général, pour les enfants en particulier.

Contribuer à l’épanouissement artistique et socioculturel des populations à travers les arts du spectacle vivant jeune public. Tel est l’un des objectifs qui sous-tend le Festival des AmArou ! Ce festival, dont le promoteur n’est autre que le conteur et metteur en scène togolais Ayi Stan Sitou, est une plateforme annuelle ouverte aux artistes locaux et internationaux qui met en œuvre des spectacles jeune public pour toute la famille (en séance scolaire et en séance publique). Il se veut le cadre par excellence du développement du domaine du spectacle vivant pour la jeunesse, autour de la célébration du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse, en collaboration avec l’Institut Français du Togo.

Le Marin d’eau douce, ou la place du jeu dans l’apprentissage de l’enfant

Si le Festival des AmArou ! a tenu toutes ses promesses sur fond de peinture, spectacles –rencontres avec des œuvres et des artistes, ateliers créatifs , création des bandes dessinées et autres expo-vente, le clou de l’événement aura sans conteste été Le Marin d’eau douce . Une pièce de Joël Jouanneau, adaptée et mise en scène par Ayi Stan Sitou, ceci dans le cadre de la célébration du 1er juin des écritures théâtrales jeunesse.

Le Marin d’eau douce joué par la Cie AmArou se produisant le 28 mai dans le Complexe scolaire catholique Christ-Roi de Kodjoviakopé. Crédit: Kossivirtus

Cette pièce a pour trame la construction de l’enfant, la place du jeu dans son apprentissage. Markus Soussoukpo (L’Enfant-Roi), Brigitte Agbokou (Minie, la presque-sœur, Ane, l’Ardoizoo), Eustache Kamouna (Vorace, Hic), Fabrice Paraïso (Furax, Blup), ont été les comédiens mis à contribution pour plonger les enfants dans l’histoire. Cette dernière parle d’une ferme d’un royaume perdu près de la mer, le tout dans un décor à tout le moins fantastique.

L’Enfant-roi de ce royaume perdu vit dans son château gardé par ses trois domestiques qui n’en sont vraiment pas… Dépité par la routine, voilà qu’il prend la mer pour réaliser son rêve de corsaire à ses dépens…

Replacer l’art et la culture dans le parcours scolaire

Avant sa présentation à l’Institut français du Togo, Le Marin d’eau douce a été jouée dans le Complexe scolaire catholique Christ-Roi de Kodjoviakopé (Lomé) le 28 mai. C’est peu dire qu’élèves, directeur et enseignants de cet établissement scolaire ont savouré le spectacle de la Compagnie AmArou !

Ayanou Amavi, le directeur de l’école, ne dit pas non quant à la mise en place d’un « budget culturel pour ce genre d’activités, puisque ça fait partie aussi de l’éducation », a-t-il déclaré. « Nous souhaiterions même que le groupe revienne », a-t-il même rajouté.

« C’est une première, nous n’avons jamais vu une chose pareille, ça nous a d’ailleurs réveillé un petit peu, et nous nous sommes demandé s’il ne serait pas bon que dans les années à venir nous instituons un budget culturel », s’est-il réjoui, à l’instar de Essi Yaovi Izalè, enseignant, qui a de son côté fait remarquer que les sketchs ne sont plus à l’ordre du jour comme avant dans les établissements scolaires. Lui qui s’est rappelé qu’enfant, « avant de partir en vacances, des choses du genre se faisaient, et ça me donnait encore l’envie d’aller à l’école».

Le promoteur du festival s’en est de son côté félicité, non sans souligner l’importance qu’on doit accorder à l’art et la culture dans le parcours scolaire.

La Cie AmArou s’est produite à l’Institut français du Togo le 29 mai. Crédit: Kossivirtus

« Ce qui nous intéresse c’est d’apporter le spectacle vivant dans des écoles, de mettre au centre du débat la question liée à la place de l’art et la culture dans le parcours scolaire », explique Stan Sitou. « Même si nombre d’enfants venus ne comprenaient pas tout le français, après les échanges vous voyez bien qu’ils ont retenu l’histoire, même si c’est un élève de CM1, de CM2 qui a retenu quelque chose, les discussions vont continuer », a-t-il ajouté, empli d’interrogations pertinentes quant au cheminement de l’enfant que chacun de nous a été. « Quel enfant on a été, quel adulte on est aujourd’hui, quel impact l’enfant qu’on a été, a sur l’adulte qu’on est d’aujourd’hui ? Que doit être le rêve pour l’enfant ? Que deviennent nos rêves d’enfant ? Comment notre éducation nous amène à concrétiser nos rêves ? Qu’est-ce que je deviens aujourd’hui pour le Togo, pour l’Afrique, pour l’humanité ? C’est le plus grand rêve-là que nous voulons réaliser avec le Festival des AmArou !».

Baptisée « Carte de visite », cette première édition n’en reste pas moins une réussite, à voir l’engouement que cela a suscité de part et d’autre. Rendez-vous est pris pour la prochaine édition.

Kossivirtus
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