Togo : l’association La Samaritaine étanche la soif d’Agobaba

Article : Togo : l’association La Samaritaine étanche la soif d’Agobaba
Crédit: Kossivirtus
7 juillet 2021

Togo : l’association La Samaritaine étanche la soif d’Agobaba

Les habitants d’Agobaba (préfecture de l’Avé, région maritime), vont désormais boire de l’eau. Entendez, de l’eau potable. Le 4 juillet dernier, ils ont reçu la visite de l’association La Samaritaine venue inaugurer un puits d’une profondeur de onze mètres. De quoi ravir cette localité de quelques 300 âmes. Si les défis à relever dans cette communauté, située à 70 kilomètres de Lomé, sont loin d’être relevés, pour l’heure, chef de village, jeunes, femmes et enfants n’ont pas boudé leur plaisir devant cette excavation hydraulique, synonyme pour eux de la fin des ennuis en termes d’assainissement.

Ceci n’est pas pour noircir le tableau, mais dans bien des campagnes africaines, togolaises en particulier, l’eau potable est un luxe. C’est le Graal. Hors de Lomé, la capitale togolaise, l’eau potable est aux abonnés absents. Aussi, est-ce un truisme que d’affirmer que les habitants de ce milieu usent et abusent des eaux de rivières, celles de pluie, celles des marigots et tutti quanti, pour se nourrir, se laver, etc. Malheureusement, ces eaux ne sont pas exemptes de maux.

Les chiffres non gouvernementales font froid dans le dos : si l’on en croit le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), en Afrique subsaharienne, pas moins de 500 enfants meurent chaque jour à cause du manque d’eau salubre et d’un assainissement insuffisant. La faute, à en croire la même source, au manque de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

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Entre soulagement et vœux d’infrastructures

En dotant, ne serait-ce que d’un puits, la localité d’Agobaba, un pas vers l’assainissement vient d’être marqué. Sans triomphalisme, Ehonam Françoise Agbekponu, présidente de l’association La Samaritaine, a expliqué comment est née l’idée de la mise en place de ce puits, précisément dans ce milieu.

« Nous travaillons avec l’association Jeunesse solidaire pour volontariat et le développement (JSVD), dont les membres ont tiré notre attention sur le manque cruel d’eau à Agobaba. Nous avons alors pris sur nous de leur construire ce puits, ce qui va un tant soit peu leur faciliter l’accès à ce bien plus qu’indispensable à la vie humaine », a-t-elle déclaré.

Le chef d’Agobaba, Togbui Yakini Vigbédo 1er, n’a de son côté pas caché son soulagement, lui qui a souligné la peine que ses habitants ont eu à se procurer de l’eau potable :

« C’est une indicible grâce pour nous que de voir construire ce puits dans notre milieu. Au nom des jeunes, des femmes, des hommes, je remercie l’association La Samaritaine. Nous sommes émus de ce don, et nous ne savons comment les remercier, car avant, nous allions chercher loin de l’eau potable ». Selon le premier responsable local, l’agglomération rurale a souvent été épaulée par la Croix Rouge qui leur fournit des eaux filtrées.

« Jusque-là, nous nous contentons d’eau de marigot. Des fois c’est la Croix-Rouge qui nous aide sur ce plan avec des appareils de filtrage d’eau. Nous n’avons rien donné en retour pour mériter cette offre (de l’association, ndlr). Ils ont fait montre d’amabilité, que Dieu le leur rende au centuple », a-t-il martelé, invitant dans la foulée les donateurs à « se souvenir d’eux ».

L’école , l’autre quadrature du cercle à Agobaba

Et le chef de plaider pour la mise en place d’autres infrastructures. Car à Agobaba, il y manque de tout, ou presque. Pas d’électricité, pas de latrines, pas de marché, et, last but not least, pas d’école. Tenez, parlant d’école, les enfants ont le malheur d’attendre leur douzième année avant de commencer à fréquenter.

Comment aurait-il peu en être autrement, quand on n’a pas d’établissement scolaire dans le milieu, et qu’on doit faire deux kilomètres de marche avant de découvrir l’école du village voisin, Koudassi en l’occurrence ?

C’est dire les difficultés auxquelles sont confrontés les enfants de nombre de villages, lesquels enfants dont on dit qu’ils sont la relève de demain.

L’association La Samaritaine, qui travaille d’arrache-pied depuis 2018, prend tout de même sur elle de rendre leur sourire aux démunis, aux enfants de rue et aux orphelins, en leur offrants des fournitures scolaires (à l’orée de la rentrée scolaire) et autres dons de vivres et de non vivres. Les veuves ne sont pas en reste. L’Association La Samaritaine s’engage à faire sa part. À charge, pour les autorités togolaises, de jouer leur partition.

Kossivirtus

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