« Azonli », la nouvelle exposition de Atisso Goha attendue le 8 décembre 2021 à Lomé au Togo

Article : « Azonli », la nouvelle exposition de Atisso Goha attendue le 8 décembre 2021 à Lomé au Togo
Crédit: Goha Attiso
1 décembre 2021

« Azonli », la nouvelle exposition de Atisso Goha attendue le 8 décembre 2021 à Lomé au Togo

L’hôtel 2 février à Lomé accueille une série d’œuvres signées Atisso Goha, le 8 décembre prochain. Après son exposition dans les jardins de l’Institut français du Togo avec « Géants d’Afrique », le sculpteur des Géants revient avec « Azonli » (comprenez, La Marche), fruit d’un travail acharné d’environ un mois. Mais derrière « Azonli » se cache une histoire pour le moins saisissante.
Affiche Goha Atisso
Crédit: Goha Atisso, photo publiée avec son aimable autorisation

Nouveau cadre, nouvelle exposition, nouvelles statuettes. Nouveaux messages. Quand on s’appelle Atisso Goha, qu’on est artiste, et qu’on aime faire passer des messages en rapport avec l’air du temps, quelque quarante jours suffisent pour signer de nouvelles pièces qui valent le détour.

Comme une révélation

L’homme ne savait pas qu’il finirait en l’espace d’un mois la série d’œuvres composée de grandes, moyennes et petites statuettes. Une soixantaine à tout prendre. Il ne savait pas davantage qu’un homme, qui devait friser la cinquantaine, air souffrant, couché à même le sol et n’arrivant ni à parler, ni à marcher, lui offrirait le matériau de son travail.

Tout est parti de là. Cet homme, dans le plus simple appareil, s’était depuis peu donné en spectacle en squattant certains artères du quartier administratif. Pendant que cette scène – dont j’ai été moi-même témoin – interrogeait les marchands et passants sur « comment diable cet homme avait pu en arriver là ? » , Atisso Goha, lui, n’a fait ni une ni deux pour en faire l’objet de sa prochaine exposition. « L’inspiration m’est venue de cette scène saisissante », nous confie l’artiste, un rien ému. L’occasion fait le larron. L’occasion fait l’artiste, pouvait-on aussi dire.

Marcher avec ses blessures

Mais en travaillant, les œuvres prennent des proportions, telles, que l’artiste avoue qu’il ne saurait tout expliquer par le menu. Que le visiteur lui-même saura faire son interprétation. Quoique.

« Nous sommes venus sur la terre sans savoir pourquoi. L’œuvre même parle plus que moi. J’essaie d’expliquer ce que je pense, il y a une autre conception que le visiteur, seul, peut découvrir. On a une blessure qu’on ne peut jamais oublier, les blessures en bas de l’œuvre en font foi. On ne peut pas guérir toutes ces blessures avant de mourir. On marche avec nos blessures sans savoir le point d’arrivée », explique encore Atisso Goha qui estime que « dans la vie, il faut qu’on s’entraide, car on va à un endroit sans savoir où exactement. Personne ne connaît le chemin de sa vie, donc on marche sans le savoir. Voilà le sens de Azonli qui veut aussi dire qu’il y des gens qui ont l’ambition d’aller de l’avant, mais ils sont comme ralentis par la situation que traverse leur pays, par leur continent, leurs familles ».

Statutette dans un jardin
Une des pièces de l’exposition à découvrir. Crédit: Goha Atisso, photo publiée avec son aimable autorisation

Dans cette nouvelle exposition les traits qu’Atisso Goha trace souvent sur ses statues ne sont pas anodins. Ils comportent bien des sens. Là encore, il laisse le soin au visiteur, non sans lui indiquer quelques petites précisions : « Les traits représentent les rides sur nos corps une fois vieux, ces rides pour moi sont des filets, nous sommes dans le filet de tous nos actes qui sont sur mes œuvres ont un sens, On marche sans savoir notre destination exacte. Sur la route nous rencontrons des difficultés qui blessent le cœur, les uns empêchent les autres d’avancer ».

Nous avons eu l’étrenne de ces œuvres à découvrir bientôt. Nous en avons assez parlé. Rendez-vous le 8 décembre.

Kossivirtus

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